Parmi les mesures du projet de loi immigration, qui a été repoussé à l’automne, la régularisation des travailleurs étrangers dans les métiers en tension aurait permis, selon certains patrons, de pallier la pénurie de candidats à l’embauche.
Les immigrés représentent la moitié des cuisiniers en Île-de-France.
Alain Fontaine exprime son agacement en déclarant : “Les personnes non issues de l’immigration ne sont plus intéressées à travailler dans notre métier, c’est fini !” Selon l’Insee, le secteur de la restauration figure parmi ceux qui comptent le plus d’immigrés, comme en témoigne la présence de la moitié des cuisiniers en Île-de-France. Les secteurs de l’aide à domicile, de la sécurité et du gardiennage attendent également des processus de régularisation plus rapides. Bruno Bothua, secrétaire général de la CGT Construction bois et ameublement, espère quant à lui qu’une table ronde réunissant les partenaires sociaux, les employeurs et les ministères concernés pourra être organisée. Il souhaite des mesures rapides dans le secteur du BTP.
Selon Bruno Bothua, la régularisation des travailleurs étrangers dans les métiers en demande ne devrait pas être intégrée à une loi générale sur l’immigration. Il exprime son inquiétude concernant l’inclusion de toutes ces mesures dans une même loi, en soulignant : “Ce qui me dérange dans la loi générale sur l’immigration, c’est cette volonté de tout regrouper”. Il insiste sur le fait que cela pourrait conduire soit à une loi qui ne sera jamais adoptée, soit à l’utilisation de l’article 49-3. Bruno Bothua affirme que dans le secteur de la construction, ils sont prêts à prendre des mesures pour régulariser les travailleurs étrangers et à agir concrètement. Il encourage à passer à l’action sans attendre une éventuelle loi qui pourrait ne jamais se concrétiser.