La France, terre de débats passionnés et d’idéaux politiques, est aussi un pays énergique lorsqu’il s’agit des élections présidentielles. Depuis l’établissement de la Ve République, nous avons assisté à un phénomène grandissant : l’explosion du nombre de candidats à l’Élysée. Mais qu’est-ce qui pousse un nombre toujours croissant de citoyens à vouloir gravir les échelons jusqu’à la plus haute fonction de l’État ?

L’évolution du nombre de candidats à la présidentielle depuis la Ve République

Il est fascinant de constater l’évolution du nombre des candidats à l’élection présidentielle depuis l’instauration de la Ve République en 1958. À cette époque, le climat politique français était encore en transition, et l’élection de 1965 n’avait vu que six candidats se disputer la présidence. En comparaison, l’élection de 2017 comptait pas moins de onze candidats au premier tour.

Comment expliquer cette explosion ? Un premier facteur pourrait être la diversification du paysage politique. Avec l’émergence de nouveaux partis et d’innombrables secteurs de l’échiquier politique, chacun cherche sa voix et sa place. De plus, l’abaissement de la majorité électorale à 18 ans en 1974 a accéléré ce phénomène en élargissant la base des électeurs.

Les motivations des Français à se présenter à la plus haute fonction de l’État

La question qui se pose est : qu’est-ce qui motive ces nombreux Français à briguer la présidence ? Pour certains, il s’agit d’une volonté de changement radical. Ils désirent insuffler une nouvelle dynamique et proposer des solutions innovantes aux défis contemporains. Pour d’autres, l’engagement peut être d’ordre idéologique, un désir de porter haut des valeurs spécifiques qui sont chères à leur cœur.

Parfois, c’est simplement la notoriété ou le plaisir de participer à une campagne qui attire. De nombreux candidats ont ainsi usé de l’élection comme d’une plateforme pour booster leur visibilité, même si leurs chances de victoire étaient quasi-nulles.

Nous pensons aussi que certains citoyens voient dans la présidentielle une opportunité de s’opposer à ce qu’ils perçoivent comme une élite établie. En effet, au fil des décennies, les malaises sociaux et le désenchantement politique ont conduit à un sentiment anti-establishment grandissant.

Impact de cette frénésie de candidatures sur l’élection et la perception du rôle présidentiel

Mais cette prolifération de candidatures n’est pas sans conséquence. Elle peut avoir plusieurs effets, dont certains sont peut-être moins positifs qu’il n’y paraît au premier abord. À mesure que le nombre de candidats augmente, la division des voix est inévitable. Cela crée souvent une dispersion qui rend difficile l’émergence de candidats forts lors du premier tour. En outre, la multiplication des programmes peut mener à une confusion de l’opinion publique, diluant ainsi le débat politique autour de propositions parfois marginales.

Notre avis est que cette surenchère de candidatures redéfinit aussi la perception du rôle présidentiel. Au lieu de renforcer son prestige, le poste peut parfois donner l’impression d’être un tremplin pour des ambitions personnelles plutôt qu’un véritable engagement pour le bien commun.

Finalement, l’élection présidentielle en France reste un moment clé et incontournable de la vie politique. Toutefois, le paysage changeant et les motivations variées de ceux qui se présentent doivent être pris en compte pour un véritable enrichissement du débat démocratique.