L’écart générationnel : déconnexion entre politiques et jeunesse
La déconnexion entre politiques et jeunes est flagrante. D’après une enquête de l’IFOP publiée en 2019, seulement 20 % des jeunes de 18 à 30 ans déclarent avoir confiance en les dirigeants politiques. Les politiques utilisent un langage technique et complexe, souvent perçu comme démodé et loin des préoccupations quotidiennes des jeunes.
Les jeunes sont hyper-connectés et habitués à une communication rapide et directe, ce qui est souvent l’opposé des discours politiques traditionnels. Nous pensons qu’il serait pertinent pour les politiciens de moderniser leur communication et d’employer des moyens de communication numériques pour capter l’attention des jeunes. Pourquoi ne pas utiliser plus souvent des plateformes comme Instagram ou TikTok, là où les jeunes passent du temps ?
Scandales et désillusions : l’impact des affaires sur la perception
Les affaires politiques et les scandales liés à la corruption ne cessent de miner la confiance des jeunes. Prenons par exemple le scandale de corruption d’Odebrecht qui a éclaboussé de nombreuses figures politiques en Amérique Latine. Ces scandales ne sont pas des accidents isolés mais semblent être récurrents, ce qui alimente le scepticisme général envers la politique.
Nous avons aussi vu comment des politiques ne tiennent pas leurs promesses. Les jeunes sont témoins de la distance entre les promesses électorales et la réalité des actions politiques. Cet écart engendre une forte désillusion. Pour regagner la confiance de la jeunesse, on pense qu’il est crucial d’instaurer plus de transparence et de responsabilité au sein des institutions politiques.
Les dirigeants pourraient adopter des mesures concrètes :
- Mettre en place des comités de citoyens pour veiller à l’application des promesses électorales.
- Publier régulièrement des rapports d’avancement sur les projets et initiatives.
- Encourager la participation active des citoyens dans les prises de décision.
Quand l’engagement se réinvente : vers une nouvelle forme de militantisme
Face à cette méfiance, les jeunes se tournent vers des formes alternatives de militantisme. Nous avons observé une montée en puissance des mouvements spontanés et des actions directes. Des événements comme les marches pour le climat initiées par Greta Thunberg ou des mouvements sociaux comme Black Lives Matter montrent bien que les jeunes sont toujours prêts à s’engager pour des causes qui leur tiennent à cœur, mais en dehors des canaux politiques traditionnels.
Au lieu de passer par les urnes, ils utilisent les réseaux sociaux pour mobiliser et s’informer. De plus en plus de jeunes préfèrent s’investir dans des ONG, des collectifs citoyens ou des mouvements de contestation sociale plutôt que de s’inscrire dans un parti politique. Pour nous, c’est un signe que les formes traditionnelles de la politique doivent évoluer pour inclure ces nouvelles formes de militantisme.
Nous recommandons aux politiques de collaborer davantage avec ces nouveaux mouvements. Plutôt que de les voir comme des adversaires, ils devraient les considérer comme des partenaires potentiels pour faire avancer des causes communes. Cela pourrait permettre de rétablir un pont entre la jeunesse et le monde politique.